Situation de la securité alimentaire dans les zones affectées par la secheresse

Quelle Sévérité et Quand: Selon l’analyse IPC conduite en Octobre 2018 dans les zones affectées par la sécheresse, 5% de la population analysée (145,078 personnes) sont en IPC phase 4 (urgence) et 25% (629,082 personnes ) sont en IPC phase 3 (crise), représentant 30% de la population analysée. Cette situation se traduit principalement par la mise en place, par les ménages affectés, de stratégies érosives de leurs moyens d’existence mais aussi par une diminution de la fréquence et de la diversité alimentaire.
• Qui et Où: Toutes les zones analysées, à l’exception de la zone côtière du département du sud (Sud HT07) sont classées en phase de crise (PH3). Les zones Grand’Anse HT07 et l’Ile de la Gonâve (Ouest HT01) présentent le plus fort pourcentage de personnes en situation de crise ou d’urgence soit 40%. Les ménages très pauvres et pauvres sont plus exposés aux aléas et ont subi des chocs répétés ces dernières années. Concernant la situation nutritionnelle, à l’exception du département de la Grand’Anse (HT07 et HT08), on note des taux de malnutrition aigüe globale supérieurs au seuil d’alerte selon l’OMS (5-10%) dans toutes les zones analysées. A noter que l’Île de la Gonâve (Ouest HT01) présente une situation préoccupante et mérite une attention particulière.
▪ Pourquoi: La sécheresse engendrée par le phénomène El Nino a affectée une bonne partie du pays. Ce choc a causé des pertes importantes en terme de production, notamment des cultures (céréales et haricot) entrainant une baisse de production. A cela s’ajoute la hausse des prix des denrées de base (+ 9%/an ) et une inflation de 14.1% en glissement annuel, a largement affecté les capacités des ménages à accéder à la nourriture.
▪ Perspectives sur la période projetée (Mars à Mai 2019) : Les prévisions météorologiques indiquant de fortes probabilités de renforcement du phénomène El Niño (50-55% de chance durant l'automne et 65-70% pendant l'hiver 2018-19), la persistance de l’inflation et de la dépréciation de la gourde ainsi que la période de soudure sont autant d’éléments qui postulent en faveur d’une dégradation de la situation sans que cela ne change pour autant la phase de classification de l’ensemble des zones à l’exception du Sud HT07 qui passe de la phase de stress (PH2) à la phase de crise (PH3). Ce faisant, l’effectif de population en phase de crise (PH3) et d’urgence (PH4) devrait donc passer à 39% de la population analysée (982,651 personnes).

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